Mes raisons d’aimer cette peinture
Je le dis très fort, je découvre cette peinture et j’aime cette peinture. Le thème « Balades urbaines » est un choix de l’artiste et ici je n’apporte aucun jugement particulier.
Pour moi, ces toile signées « Dominique MONNIER-SAGET » vont au delà d’un thème quelconque. Il y a tout simplement la peinture dans ce que nous attendons d’elle et dans ce qu’elle nous donne. Je le dis quelque part : la rencontre avec l’art conduit par ce qu’elle nous apporte d’émotion à une interrogation de nous mêmes et à notre regard vers l’autre fondement même de nos raisons d’exister.
Ici, par delà les couleurs qui peuvent paraître uniformisées comme ouvertes sur la seule poésie – et combien on se laisse gagner par cette mélodie filtrante qui déverse goutte à goutte rêve, émotion, et pourquoi pas le dire mystère et doute- il y a le mouvement, sorte de vibration où rien n’est figé et où tout nous appelle aux yeux de la mémoire ainsi qu’à la cadence de la vie.
C’est bien cela la chose surprenante de ce travail d’artiste où notre rêverie est secouée, bousculée par l’ordre des choses dans leur réalité. Constat d’un monde où l’incommunicable n’est autre chose que l’impossibilité d’être où il est si difficile de croiser le regard de l’autre. Peut-être s’exprime là le thème choisi, mais il y a de loin dépassement de ce raccourci qui risquerait d’aliéner l’essentiel.
Si mon attention est ainsi portée à ce que l’artiste nous donne à voir, c’est parce que je vois dans ce mirage de la construction non seulement du talent mais un universalisme qui en conscience conduit à l’engagement. Celui-ci s’installe là où le simple témoignage a terminé son œuvre. La peinture est essentiellement l’œil précurseur qui alerte. Consciemment ou non, peu m’importe, « Dominique Monnier-Saget » se place à une hauteur où sa création situe le profil de ce qui vient d’être dit. Je pense à la définition que donne de l’art le peintre lyonnais « Pierre Combet-Descombes » : le but de l’art est dans la création d’un monde nouveau et imaginaire dont les éléments sont pourtant empruntés à la vie même.
Roger Pestourie
Président de l’Association pour la promotion de l’Art.
Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres.
19 mai 2000