LIBR’ARTS, Septembre 2001

« Il faut voir les œuvres de Dominique Monnier-Saget, il ne faut pas seulement les voir, il faut les regarder, et les regarder longtemps, les scruter, les pénétrer, c’est alors que la magie commence.
Dans chaque centimètre carré, la ville se laisse voir dans toutes ses perspectives et la vision de surplomb que donne l’artiste augmente cette impression de survol et permet au regard de se balader dans les rues et ruelles entre les boulevards. On s’y trouve prisonnier comme si l’on était à l’intérieur d’un hologramme. On voit devant, derrière, j’ai penché la tête de gauche à droite pour regarder dans les rues transversales ; j’ai même cru apercevoir ce petit bout de femme, parisienne dans l’âme, me faire un signe de la main et toujours avec son sourire perpétuel, au même moment j’au vu passer le métro sur ce pont légendaire.
Ce travail de feuils successifs dans leur semi-transparence agrémenté de traits enchevêtrés donne avec le relief de ses matières parfaitement maîtrisées des profondeurs impressionnantes. Mon regard s’est accroché au pied d’un escalier, je suis monté, passé sur un pont, descendu une minuscule petiote rue calme et je me retrouve sur un grand boulevard bruyant, illuminé ; la promenade s’est arrêtée là, c’était où ?. J’étais perdu, je me suis réveillé debout dans la Galerie, je venais de flâner dans un coin de Paris, chacun peut y retrouver son quartier superposé ou imbriqué dans un autre ; mais tout Paris est là, il suffit de rêver. »

Yvon Hourman,
matièriste,
B.6630 Martelange. Belgique